À propos d’une usurpation - 2017

Les Écrits - 2017

Texte publié dans Les Cahiers du Musée national d’art moderne, Paris, n° 141, automne 2017, p. 98

 

Je voudrais juste ajouter une information à la suite d’un problème dont j’aurais aimé – en qualité de président de l’Association des Amis de l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques, IHEAP – n’avoir jamais été obligé de me confronter.

En 2006, un individu se prétendant artiste de son état, annonçait l’ouverture d’un nouvel établissement portant le nom éponyme de l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques.
Après renseign
ement, nous nous sommes aperçus qu’il ne s’agissait pas d’une blague, même de mauvais goût. L’usurpation de cette dénomination instillait, de fait, la confusion sur une supposée continuité de l’esprit et de l’équipe dirigeante de l’IHEAP original auprès des artistes candidats et un parasitage éhonté.

Or, non seulement, cette nouvelle entité entreprenait son activité sous le même nom, mais de surcroît poursuivait la numérotation des sessions — interrompue après la septième, fin 1995, faute de budget —, comme si de rien n’était et comme si nous avions été d’accord avec la continuation/résurrection de cet Institut, ce qui n’était évidemment pas le cas puisque personne, avant ce fait accompli, ne nous avait demandé notre avis !

L’Association des Amis de l’IHEAP a décidé d’agir contre cette usurpation pure et simple, ne serait-ce que pour défendre la mémoire de Pontus Hultén qui n’aurait sans doute pas trop apprécié un tel plagiat.

Après de nombreuses années de procédures juridiques, je tiens donc ici à annoncer que l’usurpateur a été condamné par le Tribunal de Grande Instance de Nanterre en date du 1er décembre 2016 à ne plus jamais utiliser le nom de l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques, clause assortie d’astreintes financières en cas de manquements ainsi qu’aux dépens.

Je confirme donc ici que la seule dénomination Institut des Hautes Études en Arts Plastiques - IHEAP se réfère à l’institut initié par Pontus Hultén en 1985, dont les 7 sessions de 1988 à 1995 furent conduites par lui-même en qualité de directeur/fondateur, Serge Fauchereau, Sarkis et moi-même en tant que professeurs, et que j’ai dirigé à partir de 1994.

Je tenais donc ici, non seulement, à informer tous les lecteurs de ce jugement mais aussi à défendre la mémoire de Pontus Hultén et qu’ainsi il ne soit pas acté que tout un chacun peut s’imaginer pouvoir pratiquer l’appropriation pure et simple — notamment dans le domaine artistique —sans que celle-ci reste impunie.

 

Daniel Buren, Paris, le 13 septembre 2017